Dans un métier en constante évolution comme le Community Management, il est essentiel que les personnes sachent apprendre à apprendre. Pour atteindre cette autonomie, il faut pouvoir comprendre son propre fonctionnement intellectuel.

Nous avions vu dans le modèle de Dreyfus les 5 stades de l’apprentissage, de novice à expert. Aujourd’hui, nous allons voir l’importance d’avoir un regard réflexif sur ses apprentissages.

1-. Métacognition : définition

La définition reprise dans Wikipédia est la suivante :

La métacognition est la « cognition sur la cognition » (le préfixe μετά signifiant « sur, à propos » en grec ancien). Autrement dit, la métacognition consiste à avoir une activité mentale sur ses propres processus mentaux, c’est-à-dire « penser sur ses propres pensées ».

2-. Cognition et Métacognition

Pour que le Community Manager puisse atteindre ses objectifs, il doit avoir recours à des stratégies cognitives.

Par exemple :

  • il va poster sue ses comptes sociaux aux moments qui sont les plus propices pour atteindre un maximum de partages.
  • il va utiliser les mots clés indispensables au bon référencement d’un article de blog.
  • il va poster différents types de contenus susceptibles d’intéresser sa communauté

Les stratégies cognitives servent strictement à résoudre une tâche spécifique. Elles se restreignent donc au domaine précis de la tâche à résoudre

Les stratégies métacognitives sont une réflexion sur l’utilité et la pertinence des stratégies cognitives. Il s’agit donc de mettre en place un auto contrôle afin de vérifier que l’on est sur la bonne voie pour atteindre les objectifs. Il y a dans ces stratégies métacognitives plus de transversalité.

Elles consistent donc en :

  • la planification de ses activités
  • l’identification des problèmes à résoudre
  • la fixation de buts
  • lister et organiser les étapes nécessaire à la réalisation de ceux-ci
  • la sélection des stratégies
  • l’évaluation des progrès

3-. Community Manager, connais-toi toi même !

Il est essentiel que le Community Manager se connaisse bien. Au delà de la connaissance du métier qui est bien sur indispensable, le Community Manager doit avoir une bonne vision de son propre fonctionnement.

metacognition

Cela implique d’avoir constamment une démarche réflexive sur ses propres démarches cognitives. Cela nécessite une questionnement personnel :

  • Pourquoi ai-je adopté cette stratégie ?
  • Comment ai-je identifié un problème ?
  • Quels critères ai-je retenus pour réaliser un choix ?
  • Qu’ai-je fait de bien/mal dans la gestion de ma page ?
  • Qu’est-ce qui me motive dans mon job ?

Chaque fois que le Community Manager essaie activement et délibérément de réguler son propre fonctionnement le Community Manager acquiert de nouvelles connaissances qui vont à leur tour améliorer l’autorégulation. Il s’agit donc d’un processus qui forme un cercle vertueux.

4-. Les connaissances inertes

Ceux qui ne sont pas autonomes, sont ceux qui ne savent pas utiliser des connaissances acquises. Une tâche mentale difficile est de mettre en relation une situation et avoir recours à ses connaissances adaptées à cette situation.

La pratique de la métacognition peut éviter que des connaissances rejoignent ce qui est appelé le répertoire des connaissances inertes. C’est à dire des connaissances acquises mais dont on ne se sert pas.

5-. Conclusion

Le Community Management est un job prenant aux horaires parfois élastiques. Néanmoins, le Community Manager doit se réserver des moments pour penser à ses propres actions.

Nous avons vu dans le modèle de Dreyfus que l’expert « sent » les choses. Cela ne doit pas le dispenser de pouvoir développer un regard critique sur ce qu’il a mis en oeuvre et pourquoi il l’a mis en oeuvre.

source : E. Bourgeois, G. Chapelle; Apprendre et faire apprendre; Puf 2006