Ca y est, vous voilà prêt(e) à écrire: vous avez LA bonne idée, LE contenu qui va intéresser vos lecteurs. Mais comment vous assurer que cette bonne idée ne deviendra pas une simple goutte dans l’océan de contenu créé chaque jour sur le Web? Vous devez lui donner une forme. Et pas n’importe laquelle.Voici ce qu’en disent les pêcheurs à la ligne…

Partons du principe que votre contenu est effectivement excellent et parfaitement ciblé. Même si c’est le cas, les lecteurs ne viendront pas en prendre spontanément connaissance. La forme sous laquelle vous présentez ce contenu sera cruciale pour les persuader de vous lire jusqu’au bout. Suivons les conseils des pêcheurs à la ligne pour mieux comprendre l’art de la forme.

Aguicher : la titraille

Lorsque vous avez choisi le bon type d’appât (le bon sujet), le poisson ne mordra pas nécessairement. Pour l’inciter à gober votre hameçon, vous devrez souvent aguicher, c’est-à-dire présenter l’appât de manière à le rendre irrésistible. En pêche, cela consiste à le faire doucement bouger pour créer l’illusion d’une proie vivante.

Dans le domaine de l’écriture, cela consiste à soigner la titraille:

  • le titre, la meta-description et le chapô sont particulièrement importants: le titre, parce qu’il doit attirer l’attention du lecteur. La « meta-description », parce que c’est elle qui figurera sous le titre lors des partages sur les réseaux sociaux ainsi que dans les résultats de recherche de Google. Et le chapeau parce que, lorsque le lecteur arrivera sur votre page, il fait partie des premiers éléments qui attireront son regard et dont il se servira pour décider s’il a envie d’entamer la lecture de votre texte.
  • les intertitres, placés à intervalles réguliers à l’intérieur du texte, vous permettront de relancer l’intérêt du lecteur. Ils serviront aussi de points d’accroche lorsque le visiteur balaiera rapidement la page à son arrivée sur le site.
  • les exergues: éléments de contenu mis en valeur par la mise en page, les exergues servent elles aussi à « accrocher » le lecteur lors de son arrivée. Elles doivent donc être particulièrement incitatives: elles doivent frapper le lecteur, stimuler son imagination, lui donner envie de se plonger dans le texte.

Toucher : la mise en page

Même si la mise en page relève des responsabilités de votre graphiste ou de votre web designer, vous devez vous montrer particulièrement exigeant en la matière. Le choix des caractères, leur espacement, la largeur des colonnes, et bien d’autres éléments encore, ont une importance cruciale dans le choix du visiteur. Si le layout de votre texte le rebute, il ne s’y plongera pas.

Ferrer: la structuration

Félicitations, vous avez appâté le lecteur. Il a mordu l’appât et entame la lecture. Mais tous les pêcheurs vous le diront: ce n’est pas parce que le poisson a mordu que la partie est gagnée. Il faut en effet le « ferrer », c’est-à-dire accrocher fermement l’hameçon dans le palais du poisson.

Si vous voulez que votre visiteur poursuive la lecture du texte, vous devrez vous aussi le « ferrer ». Comment? En lui démontrant, ligne après ligne, que vous répondez aux promesses de votre tiraille:

  • le contenu correspond à ce que le lecteur espérait y trouver
  • les informations sont présentées de manière agréable, et chaque nouvel élément l’incite à poursuivre sa découverte.

Il existe de nombreuses méthodes pour structurer et agencer votre contenu. Nous y reviendrons dans une prochaine chronique.

Remonter: la longueur

Une fois le poisson ferré, le pêcheur entame une phase particulièrement délicate de la pêche: remonter le poisson et l’amener à portée d’épuisette. Pour cela, il devra procéder tout en douceur et en subtilité: le poisson, pris au piège, lutte pour s’échapper. En ajustant sans cesse la longueur de sa ligne, le pêcheur fatiguera progressivement le poisson et pourra tout doucement le rapprocher du bord. Mais qu’il fasse une erreur et la ligne cassera, laissant filer le poisson et un bon hameçon.

Si vous voulez que le lecteur lise votre article jusqu’au bout, vous devrez vous aussi jouer sur la longueur du texte: trop court, et le lecteur restera sur sa faim. Trop long, et il « décrochera » avant la conclusion. La longueur idéale dépend de nombreux facteurs: ergonomie de la mise en page, intérêt du texte, niveau socioéconomique du public cible… À titre personnel, je pense qu’un bon texte pour le web doit se situer dans une fourchette comprise entre 1.000 et 3.600 signes, espaces compris, c’est à dire de 170 à 600 mots environ. Si votre sujet requiert un traitement plus approfondi, n’hésitez pas à le saucissonner en plusieurs articles. Vous augmenterez ainsi vos chances de fidéliser vos lecteurs.

À vos claviers!